www.theplague.fora.pl

clkelyqld2

De notre envoyé spécial.
au Brésil.
CURIEUX rendez-vous que le métro de Sao Paulo pour aller rencontrer les paysans sans terre, ceux que les "fazeinderos", les propriétaires terriens, appellent les "envahisseurs". Mais pour se rendre à Biritiba Mirim, vous devez d'abord quitter rapidement l'océan de béton de la mégapole, puis prendre le train et le bus. Le gros village avec ses maisons blanches donne accès à une zone rurale de 346 kilomètres carrés sur la bordure c"tière, non loin du port de Santos, région riche en mara?chage. Le périple continue en voiture sur une piste ocre défoncée longeant les "chacras", ces résidences secondaires cossues. Enfin le chemin bifurque là où le campement des paysans sans terre de Casqueiro commence...
Un scénario
bien rodé
$%D'ordinaire, "les invasions", les occupations de terre par les plus démunis, se déroulent selon un scénario surprise bien rodé. "Des camions s'arrêtent brusquement, des hommes, des femmes et des enfants en descendent avec pelles et pioches; ils délimitent un lot improductif et dressent leur campement de fortune avec des b?ches", nous dit Sebastiao Aranha, l'un des coordinateurs du Mouvement des sans terre (MST) de Sao Paulo. Ici à Casqueiro, rien de tel. Si l'occupation a bien eu [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] lieu depuis dix-huit mois, des fermettes dispersées ont été construites en dur avec de la boue séchée, du bois, des bambous, de la t"le et parfois même du ciment. A l'entrée de la zone occupée couvrant 140 hectares, un drapeau rouge est planté avec le sigle du MST et une [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] banderole donne le ton: "Campement de Casqueiro uni pour un seul idéal, la conquête de la terre".
Car jamais inégalité n'aura été aussi criante. Fin 1997, selon les informations que nous a fournies José Rainha, dirigeant national du MST, condamné à vingt-six ans de prison pour un meurtre qu'il n'a [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler sito ufficiale[/url] pas commis, il y avait 182 millions d'hectares de terres improductives au Brésil, 12 millions de paysans pauvres, alors que 1% des grands propriétaires contr"laient 49% des terres de tout le pays. Près de 50.000 foyers vivaient dans des campements précaires.
L'inégalité
devant la terre
$%Une cinquantaine de familles ont pris leur quartier à Casqueiro et connaissent à peine le nom du "fazeindero" chez qui, d'autorité, elles se sont installées. On sait seulement qu'il possède "d'autres propriétés" dans la région et que la leur désormais a repris des couleurs après être restée en déshérence. On n'ignore pas non plus les liens entretenus par ce propriétaire avec le maire libéral de Biritiba Mirim, et qui par "peur de recevoir des coups" a refusé d'aller les voir.
Dans le dénuement général, la première maison, celle de Carmen, Joao et de leur fils, est sans doute la plus confortable. Toute la communauté s'y donne volontiers rendez-vous le soir. Car c'est la seule à posséder l'électricité, un poste de télévision, un réservoir à eau. Petite brune aux cheveux bouclés, Carmen était autrefois gardienne dans une "chacra" toute proche. Son mari, aux lunettes cerclées et [url=http://www.mansmanifesto.com]www.mansmanifesto.com[/url] à la moustache [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich parka[/url] poivre et sel, sans travail, avait un salaire minimum mensuel de 700 francs. "Nous sommes ici depuis le début de l'occupation. Nous avons environ 2 hectares. Il n'y a pas eu de bagarre. Nous étions de la région. Nous cultivons la patate que nous vendons à un grossiste. Nous voulons devenir propriétaire."
Mais pour y arriver, la procédure est longue. L'Institut de la réforme agraire (INCRA) doit entreprendre une évaluation, puis engager un processus d'expropriation du propriétaire et enfin restituer [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]giubbotti peuterey[/url] la terre aux petits paysans qui n'en auront alors que l'usufruit. Le gouvernement du président Cardoso qui a engagé une timide et lente réforme agraire tente d'imposer le retrait des sans-terre des zones envahies pour que l'INCRA puisse entamer son inspection. Un bras de fer est donc engagé avec le MST. Le mouvement en a appelé à l'opinion publique en montrant que ces dispositions ont été prises en représailles contre lui. Il vient de décider [url=http://www.achbanker.com/home.php]www.achbanker.com/home.php[/url] 140 nouvelles occupations pour le mois de mars... En attendant, Carmen doit patienter et rêver d'un élevage de [url=http://www.rivaluta.it/hot/hogan.asp]hogan outlet[/url] poulets, Joao, lui, est parti travailler au village comme boucher parce que "les patates ne suffisent plus".
La misère a tenaillé les sans-terre et les a poussé à agir. Les paysans se sont réappropriés des lopins qu'ils louaient déjà ou ont fui les villes. Il y a Gessi et son grand chapeau de paille, fier de vous montrer ses aubergines et ses plants de salades. Lui est un ancien paysan en fermage ruiné par un agronome peu scrupuleux. Il a été contraint de vendre sa voiture [url=http://www.re-tek.co.uk/abercrombie.html]abercrombie and fitch[/url] pour rester. Puis il a occupé sa terre et s'est relancé: "En travaillant deux mois pour mon compte, j'ai pu acheter un moteur et [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich bologna[/url] des tuyaux pour l'irrigation."
Il y a encore Benedita, l'infirmière. Elle a la responsabilité des premiers soins et de la modeste pharmacie du campement en souhaitant que la communauté puisse réunir les 10.000 réals nécessaires à la construction d'un centre de santé. Benedita, mère de deux enfants, a toujours habité la région. Elle a suivi son père, l'un des premiers à être entré en rébellion. En famille, on a planté des légumes. "On peut vendre tous les jours à des [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk[/url] intermédiaires. Mais c'est risqué. Il y a beaucoup de terres et les prix flambent vite. Nous perdons pas mal de produits à cause des pluies et de la chaleur."
Tout n'est pas idyllique, loin s'en faut. L'individualisme tend à enlever de sa cohésion à l'ensemble du groupe appelé à s'ouvrir à 150 nouvelles familles et donc à étendre la superficie de son occupation. Le MST a son QG au centre du campement, tr"nant comme une sorte de petit ministère des villageois. José Tavares, moustachu et la quarantaine, a été envoyé à Casqueiro par la direction du MST, il y a six mois. "Je reste là en permanence pour voir comment ?a se passe. Notre principe: la solidarité. Nous intervenons tous ensemble sur un projet précis. Le maire nous accuse de violence mais nous n'avons même pas d'armes. La violence est en face. Quand ce n'est pas la police qui nous harcèle ce sont les "pistoleros" à la solde des propriétaires. Jusqu'à présent nous n'avons pas eu de problème."
José vient d'une autre occupation. Il est membre de la coordination de Sao Paulo, comme Sebastiao Aranha son alter ego. Il appartient également à la brigade des musiciens dépendant du mouvement. Il a écrit 120 chansons dont une vingtaine pour le MST. Autour d'un repas frugal (riz, haricots noirs, poulet, salade et eau du puits), José, admirateur du Che, sort sa guitare et chante la vie quotidienne des paysans, la réforme agraire et les femmes qui partent, "ma métis, ma petite reine"...
La coexistence
des croyances
$%C"te à c"te dans les trois associations de "quartier" créées: des catholiques, des protestants, voire des évangélistes. La coexistence de ces croyances ne posent pas de problème selon Sebastiao Aranha, lui-même, ancien séminariste acquis à la [url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler[/url] cause de la théologie de la libération, "parce que l'objectif commun est la lutte pour la terre". On ne néglige pas non plus la prière comme moyen de lutte...
Les rapports paraissent néanmoins ambigus entre le MST fortement teinté de marxisme, de guévarisme et de théologie de la libération, et les évangélistes, actifs, prosélytes et conservateurs, notamment sur le r"le des femmes au sein de la communauté. Si l'acceptation de l'autre est de rigueur, la méfiance est présente. Celle-ci est également perceptible sur le plan politique. "Nous ne préférons aucun parti en particulier, nous confie Edinaldo, car on est avant tout sensible aux personnalités manifestant concrètement leur soutien." On a beau être proche du PT (Parti du travail), celui-ci n'est pas exempt de reproche pour ne pas s'être assez montré. Une grosse cote cependant: "Lulla", le président du PT, en faveur duquel la direction du MST s'est prononcé, après d'?pres discussions il est vrai, pour les prochaines présidentielles.
Lendemain de veillée où on a chanté et bu à grande goulée la la "caipirinha" (alcool de canne à sucre et citron): un entrepreneur, un ancien communiste chilien converti au capitalisme sauvage, vient à passer sur le chemin avec ses ouvriers. Il est le patron d'une sablière et travaille sur 210 hectares de terres arables en toute illégalité, pour le compte "d'une grande compagnie minière", nous apprend-il. Les sablières, un autre grand combat pour les sans-terre. Car les pelleteuses font des ravages et menacent les lopins. Pour empêcher cette détérioration, ils ont occupé plus de trente jours la sablière et le chef d'entreprise a tenté vainement de les acheter. L'affaire est devant la justice. Les paysans ont porté plainte non pas pour violation de propriété, mais pour dégradation de l'environnement. Le seul recours. Car les sans-terre le savent bien, eux n'ont rien.
BERNARD DURAUD

相关的主题文章:

[url=http://www.nigari.info/cgi-bin/baby/joyful.cgi/joyful.cgi]hollister uk ROBERT HUE A BAM[/url]

[url=http://cgi.ebay.co.uk/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&rd=1&item=350246077266&ssPageName=STRK:MESE:IT]louboutin pas cher Traité de [/url]

[url=http://www.guaguawang.cn/home.php?mod=space&uid=148310][/url]