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Bernard Charlot est professeur des sciences de l'éducation à l'université Paris-VIII - Saint-Denis. Animateur de l'un des quatre colloques du forum mondial, " ?ducation et cultures ", il répond aux questions de l'Humanité.
L'atmosphère est actuellement saturée par le fracas de la guerre et de la violence. Quel peut être, dans ce contexte, le sens d'un forum mondial de l'éducation ?
Bernard Charlot. La question de l'éducation est fondamentale. La politique du Fonds monétaire international (FMI) a provoqué des catastrophes avec des coupes claires dans les budgets de l'éducation. Dans nombre de pays, la pression pour l'adaptation aux politiques dites néolibérales - en fait aux formes actuelles du capitalisme - aboutit à fragiliser une éducation qui l'était déjà.
On voit monter la [url=http://www.lcdmo.com/jordanpascher.php]jordan pas cher[/url] violence un peu partout dans le monde. Dans ces pays, tout comme en France, une question - que l'on avait occultée depuis des décennies - se pose de nouveau. On s'était mis à penser l'éducation essentiellement [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister[/url] en référence au développement économique et à l'insertion professionnelle des jeunes. Et l'on s'aper?oit aujourd'hui que l'éducation sert aussi à comprendre le sens du monde, [url=http://www.lcdmo.com/jordanpascher.php]air jordan pas cher[/url] à donner des repères sur ce que [url=http://www.getconversational.com]hollister france[/url] signifie vivre avec les autres, avec soi-même. Une réflexion qui, selon moi, est centrale dans ce forum.
Ne faudrait-il pas alors poser la question de l'éducation en termes de lutte à mener contre la marchandisation ?
Bernard Charlot. Le problème ne se situe pas entre les deux termes qui seraient " [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour paris[/url] pour ou contre [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] la mondialisation ". Cela est une erreur complète : il y a la situation telle qu'elle est, marquée par l'injustice, la domination et l'inégalité. Il ne s'agit donc pas de s'enfermer chacun dans son coin, car cela mène à une forme de localisme avec des prétentions mondiales, à l'instar des deux terrorismes mondiaux (voir ci-dessus) qui s'affrontent actuellement. Il y a la globalisation néolibérale - qui est une mise en [url=http://www.jordanpascherofficiel.com]air jordan pas cher[/url] réseau de différentes puissances - et il y a la mondialisation solidarité.
Le néolibéralisme est une forme d'universalisme de [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister outlet sale[/url] l'argent qui devient en quelque sorte le critère et l'instrument de mesure de toute [url=http://www.jordanpascherofficiel.com]air jordan[/url] réalité. Du même coup, l'éducation devient une marchandise sur un " libre marché ". Corollairement, les questions fondamentales de l'éducation qui sont celles du sens, de la valeur, de l'activité intellectuelle deviennent secondaires.
On nous répète à satiété que nous sommes en train d'entrer dans la société du savoir. Je crois qu'en réalité nous entrons de plus en plus dans une société d'information. Ce qui précisément risque de nous faire sortir de plus en plus d'une société du savoir. La société de l'information est un énoncé que l'on peut éventuellement valoriser pour en faire de l'argent. Tandis qu'il n'y a de savoir que lorsqu'à travers lui est posée la question du rapport au monde, du rapport aux autres, à soi-même. On ne peut s'en sortir qu'en pensant en termes de formation [url=http://www.davidhabchy.com]barbour sale[/url] et pas simplement d'école, de scolarité considérée comme une marchandise.
La revendication du droit à la différence culturelle n'est-elle pas contradictoire avec l'aspiration à l'universalisme ?
Bernard Charlot. On ne peut se satisfaire de la revendication du seul droit à la différence. La caricature extrême de [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] l'application de ce concept a été l'apartheid en Afrique du Sud. Le droit à la différence n'est émancipateur que si on affirme en même temps le droit à la " ressemblance ", c'est-à-dire à l'identité fondamentale [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] de tous les êtres humains. L'éducation est un triple processus d'hominisation - un enfant qui s'éduque devient un être humain -, de socialisation - parce qu'on devient toujours un être humain dans une société déterminée à un moment donné de son histoire - et de singularisation. On a là des fondements de type anthropologique pour essayer de penser à la fois la différence culturelle et une forme d'universalité de l'être humain. Ce qui permet de construire une mondialisation solidarité, dans laquelle sont pris en compte, à la fois, le caractère universel des êtres humains, leurs droits égaux de ne pas être traités de " dommages collatéraux " ou de " désordre du monde ". Il s'agit en fin de compte du droit à être traité comme un être humain à part entière.
Propos recueillis par
Michel Muller


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